Qu’est-ce que l’AER ?

Publié le 24 mai 2022
 • Mis à jour le 08 janvier 2024
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Des attestations sont délivrées aux jeunes de moins de 18 ans pour certifier la reconnaissance en terme de sécurité routière. C’est notamment le cas de l’AER – Attestation d’éducation à la route, qui est spécialement conçue pour les élèves ayant une déficience visuelle.

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SOMMAIRE

Qu’est-ce que l’AER ?

L’AER – Attestation d’éducation à la route est un examen organisé afin que les élèves possédant une déficience visuelle puissent obtenir un certificat d’éducation au Code de la route.

En effet, selon l’article D312-47-1 du Code de l’éducation :

“Pour les personnes présentant une déficience visuelle ne leur permettant pas de se présenter aux épreuves des attestations scolaires de sécurité routière ou de l’attestation de sécurité routière, il est créé une attestation d’éducation à la route dont les modalités d’organisation et de délivrance sont fixées par arrêté des ministres intéressés.”

Ce procédé a été mis en place dans le cadre de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances. Cette dernière indique le droit pour tous à la scolarisation en milieu ordinaire, au plus proche de son domicile et à un parcours continue et adapté. 

Ainsi, des aménagements sont prévus par les articles D.351-27 à D.351-32 du Code de l’éducation afin de permettre la passation des différents examens :

“Les candidats aux examens ou concours de l’enseignement scolaire qui présentent un handicap peuvent bénéficier d’aménagements portant sur :

1° Les conditions de déroulement des épreuves, de nature à leur permettre de bénéficier des conditions matérielles ainsi que des aides techniques et humaines appropriées à leur situation ;

2° Une majoration du temps imparti pour une ou plusieurs épreuves, qui ne peut excéder le tiers du temps normalement prévu pour chacune d’elles. Toutefois, cette majoration peut être augmentée, eu égard à la situation exceptionnelle du candidat, sur demande motivée du médecin et portée dans l’avis mentionné à l’article D. 351-28 ;

3° La conservation, durant cinq ans, des notes à des épreuves ou des unités obtenues à l’examen ou au concours, ainsi que, le cas échéant, le bénéfice d’acquis obtenus dans le cadre de la procédure de validation des acquis de l’expérience, fixée aux articles R. 335-5 à R. 335-11 ;

4° L’étalement sur plusieurs sessions du passage des épreuves ;

5° Des adaptations ou des dispenses d’épreuves, rendues nécessaires par certaines situations de handicap, dans les conditions prévues par arrêté du ministre chargé de l’éducation.”.

En conclusion, un élève peut faire une demande pour passer l’AER s’il répond aux conditions d’inscription à l’ASSR ou à l’ASR et qu’il possède une déficience visuelle.

Comment se déroule l’examen de l’AER ?

Compte tenu du fait que cet examen vise un public présentant des troubles de la vision, le format de l’attestation d’éducation à la route est adapté. Ainsi, afin de permettre aux jeunes d’obtenir un certificat de sécurité routière, les questions vidéos sont accompagnées par des commentaires descriptifs. L’intégralité des situations présentées lors de l’épreuve inclut les passagers de véhicules motorisés ou les piétons.  

L’examen, tout comme pour les autres attestations, comprend 20 questions. Pour obtenir son certificat, le candidat doit avoir un score de 10 bonnes réponses au minimum. Contrairement à l’ASR ou l’ASSR, cet examen n’a aucune limite de durée et laisse donc le temps aux jeunes de pouvoir répondre aux diverses questions.

Exemple de questions posées lors de l’examen :

  • Dans un car, pendant un trajet :
  1. Les passagers ont le droit de voyager debout.
  2. Les passagers doivent rester assis et attachés.
  3. Les passagers ont le droit de se déplacer dans l’allée centrale.
  • Marcher quotidiennement :
  1. Constitue une activité physique en soi.
  2. Contribue à réduire les maladies cardio-vasculaires, le surpoids et l’obésité.
  3. Est bénéfique pour l’environnement.
  • Si je suis témoin d’un accident :
  1. Je dois donner l’alerte.
  2. Après avoir alerté, je raccroche pour appeler des amis.
  3. Je laisse ma ligne disponible au cas où les secours me rappellent.
  • Le conducteur du véhicule garé sur le trottoir :
  1. Peut stationner mais pour une courte durée.
  2. Agit en citoyen soucieux de respecter et protéger autrui.
  3. Met la personne en fauteuil roulant dans une situation de danger.
  • Celui qui conduit doit :
  1. Ne pas avoir bu d’alcool.
  2. Être le plus âgé du groupe.
  3. Avoir le permis de conduire.
  • Face à un accident :
  1. Je déplace le cyclomotoriste.
  2. Je lui enlève son casque.
  3. Je commence par observer la situation avant d’agir.
  • Dans un car :
  1. Je dépose mon sac sous le siège ou à mes pieds.
  2. Je dépose mon sac  dans l’allée centrale.
  3. J’attache ma ceinture.
  • En téléphonant à vélo :
  1. Ce cycliste diminue son attention.
  2. Il met en danger les autres usagers de la route.
  3.  Il augmente le risque d’accident.
  • Lors des retours de soirée, le risque d’accident est augmenté par :
  1. La fatigue.
  2. La consommation d’alcool.
  3. La consommation de stupéfiants.
  • Après une soirée, le conducteur qui doit ramener une personne chez elle a bu :
  1. La personne fait tout pour l’empêcher de prendre le volant.
  2. La personne monte dans sa voiture car elle a confiance en lui malgré la situation.
  3. La personne téléphone à un proche pour venir les chercher.

Quelle est la valeur de l’AER ?

L’attestation d’éducation à la route est une attestation officielle délivrée par le gouvernement. Cependant, étant donné le handicap visuel des candidats, elle ne leur permet pas de préparer les épreuves permettant de conduire un véhicule motorisé.

En revanche, elle donne droit à une preuve des connaissances du candidat en rapport avec les bons comportements routiers, les risques encourus par les passagers de véhicules motorisés ou par les piétons, ainsi que sur le partage de l’espace routier.

En France, l’arrêté du 18 décembre 2015 indique quelles sont les déficiences de la vue qui ne sont pas incompatibles avec l’obtention du permis de conduire : 

“Tout candidat au permis de conduire devra subir les examens appropriés pour s’assurer qu’il a une acuité visuelle compatible avec la conduite des véhicules à moteur. S’il y a une raison de penser que le candidat n’a pas une vision adéquate, il devra être examiné par une autorité médicale compétente. L’attention devra porter plus particulièrement sur l’acuité visuelle, le champ visuel, la vision crépusculaire, la sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes et la diplopie, ainsi que sur d’autres fonctions visuelles qui peuvent compromettre la sécurité de la conduite”.